Introduction
Nous avons beaucoup d’idées reçues sur l’art grec. Voici quelques précisions :
-         Arts plastiques : la « techné » c’est du travail manuel sur du matériel. Et c’est considéré comme inférieur par rapport au « logos », la parole des écrivains.
-         Evolution de cet art grec : pas au niveau technique, ni iconographique. Une grande importance de la tradition avec un goût certain pour la compétition. Pas de rupture.
-         La « mimésis » : la recherche de l’imitation la plus aboutie de la nature.
-         Sujet : la beauté, l’humain mortel ou divin
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Les images sont rares
-         Une vision partielle des choses. En effet, tout ce qui est périssable (bois, textile) a disparu. Idem pour l’architecture (bois, terre cuite). Il a fallu compléter avec des sources littéraires.
1)     La seconde naissance de l’art en Grèce : style géométrique (1100 – 700 avant JC)
Les cités grecques vont apparaitre sur une terre qui a pré-existé.
La néothilisation passe par la Grèce :
-         Thessalie : Sesklo et Dimitri
-         Les cyclades : idoles cycladiques
-         Minoens : Palais de Knossos. Ecriture en linéaire A, toujours indéchiffrée.
-         Mycéniens : vont s’installer en Crète. Site de Mycènes qui apparait dans l’Illiade et l’Odyssée. Masque d’Agamemnon en or
Le dernier foyer de civilisation s’éteint donc sans qu’on sache pourquoi. On a l’impression d’une régression pendant 4 siècles. L’écriture disparait, plus de trace d’architecture monumentale. ON parle d’âge obscur. Les grecs eux-mêmes ont peu de souvenirs. La guerre de Troie en 1184, puis plus rien jusqu’en 476 avant JC avec les Jeux Olympiques. Même le premier livre, l’Illiade, il est difficile de discerner le réel de l’imaginaire.
C’est l’époque géométrique (1100 – 700 avant JC) qui doit son nom au décor de la céramique retrouvée à Athènes. C’est la première forme d’art indestructible. Une technique grecque : les plages noires (décor appliqué au pinceau, argile avec de l’eau qui va apparaitre de la cuisson), une surface très brillante.
Des amphores cinéraires, contenant des cendres, retrouvées dans une tombe. Sur la partie centrale, une concentration de motifs géométrique, au centre le méandre (caractéristique de l’art grec).
Des marqueurs de tombe (vases de 1m55 de haut) avec des décors géométriques envahissant tout le vase.
Sur les vases, vont être représentés plusieurs processus de funérailles : amphore, scène de prothésis pour les femmes ; cratère athique pour les hommes.
L’art des métaux à l’époque géométrique
Il y en a très peu.
Entre 1025 et 950 avant JC : quelques ex votos, des animaux. Un chaudron votif (offrande la plus prestigieuse dans les sanctuaires) : proche des ustensiles de cuisine, puis vont devenir gigantesques (plus de 3 mètres de haut). Ce sont les propriétaires de chevaux qui offrent des chaudrons. Le personnage est nu. C’est une convention dans l’art grec : la nudité des figurines masculines.
L’architecture à l’époque géométrique
Une idée légère car peu de traces. Les matériaux devaient être périssables. La forme : salles à abside. Deux colonnes à l’entrée. C’est une maison améliorée, c’est la maison qui abrite les statues de Dieu.
La sculpture à l’époque géométrique
Les bases ne sont pas posées. Une idole cloche qui provient de Thèbes : une ronde de femmes vêtues. Un long cou et des petits bras. Les jambes étaient mobiles. L’idole devait être suspendue.
Dans les tombes du cimetière de céramiques : des statuettes en ivoire (matériau importé). C’est une imitation grecque d’un modèle syrien (déesse de la fécondité).
La fin du 8ème siècle est marquée par le développement de différentes villes, des cités organisées avec des structures urbaines, un développement démographique et économique. Des cités qui vont redécouvrir l’écriture (alphabet vénitien), la religion.
2)     Les métamorphoses du 7ème siècle : période orientalisante
Influence du Proche Orient : empire Assyrien qui domine tout le croissant fertile. Des objets vont atteindre la Grèce : vaisselle, mobilier en argent, textile. Des objets qui seront exportés par des navires appartenant aux marchands vénitiens, puis grecs.
L’Egypte pharaonique est en décadence. La Grèce va la sauver de son envahisseur.
C’est la colonisation. Les grecs vont explorer les côtes méditerranéennes, rechercher des terres fertiles et implanter 200 nouvelles cités indépendantes de la métropole. On assiste à une hellénisation des peuples. Une grande capacité d’assimilation et de transformation  pendant deux siècles. Dans l’art, ça se traduit par l’Orientalisation.
L’orientalisation c’est quoi ? Des rosettes, des tresses, des spirales, des êtres fantastiques.
A Corinthe, c’est le berceau des motifs décoratifs et bestiaire oriental. Pour l’exportation : des céramiques, vaisselle de tous les jours, cratères, petits flacons, oenochoé (cruche) corinthienne (décor sous forme de bandes avec des animaux exotiques, des rosettes, des silhouettes noires détaillées avec incision), des vases miniatures.
Des grands vases de stockage avec un décor en relief. Pithos à Mikonos : en décor, le cheval de Troie, la prise de Troie. Exécution maladroite mais expressive.
Les grecs se représentent violents, des saynettes séquencées, une histoire : le sens du tragique.
Les vases sont importants dans la mythologie grecque (Persée tuant Méduse sur un cratère).
Travail de l’ivoire et orfèvrerie
L’ivoire est  importé : Dieu au lion, à Delphes.
Une plaquette en or à Rhodes : une déesse ailée qui tient des félins.
Sculpture dédalique
Dédale est le premier constructeur de statues immenses.
La Dame d’Auxerre (65 cm) en calcaire, découverte au 19ème siècle en Grèce puis s’est retrouvée à Auxerre. Fabriquée en Crète. Une coiffure caractéristique une chevelure épaisse, des lèvres épaisses, des yeux globuleux (3 triangles inversés). Des vêtements simples : une robe tunique serrée à la taille par une large ceinture. Austère mais trompeur : incisions et traces de pigments (couleurs vives).
La Naxienne en marbre (habitante de Naxos), dédiée par Nicandré, la plus ancienne sculpture à Délos (1 m 75).
Figurines de taille colossale : les Naxiens. La technique de taille du marbre est apprise en Egypte. Une ébauche d’un colosse de 10,4 m (le plus grand) dans une carrière côtière d’Appolon.
Dans le sanctuaire de Cap Sounion : Kouros dédié à Poséïdon. Détail de la musculature : traits gravés pour les muscles de l’abdomen et la cage thoracique. Les cheveux sont rejetés derrière les oreilles.
La beauté et la joie de la divinité sont proclamées pour recevoir toute offrande.
3)     L’épanouissement archaïque (600 – 490 avant JC)
C’est la stabilisation dans tous les domaines. Les régimes aristocratiques vont disparaitre. Le statut des commerçants et des artisans va s’améliorer. C’est la naissance d’un régime démocratique. Dans les cités de la Grèce de l’est, la poésie lyrique, les sciences, l’histoire, les arts plastiques vont connaitre un essor.
A Athènes, le style noir de la céramique est abandonné. Les céramistes attiques vont produire de nouveaux objets : de grands vases aux scènes mythologiques. Les exportations se font en petite quantité.
Vers 530, la production de Corinthe s’arrête. C’est Athènes qui l’emporte. Ils vont inventer la figure rouge.
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