Je suis un Monstre | Entre nous … et les autres !

Je suis un Monstre

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J’ai fait la connaissance de Keren Nott lors du Salon du Livre Porte de Versailles à Paris. Une jeune femme lumineuse, professeur de lettres modernes. Ma fille a été sa première dédicace du salon. Je viens de terminer son livre Je suis un monstre paru aux Editions Underground.

Ce livre m’a littéralement envoutée, emmenée vers des coins sombres enfouis dans mon âme. À la lecture de certaines lignes, je n’étais même pas surprise. Comme une suite logique à un destin hors du commun et peut-être pas tant que ça. La violence est omniprésente partout : chez soi, dans la rue, dans les media … On s’habitue et pourtant notre côté sombre est bien là ! Le seul bémol, lorsqu’il s’agit d’animaux … Je serai toujours choquée, outrée. Impossible de leur faire du mal gratuitement.

A lire absolument, voici les premières lignes rien que pour vous, très bien écrites, comme toutes les autres qui suivent …

« Je m’appelle Edselias Greaper. Je sais, c’est difficile de faire plus pourri comme nom. Peut-être que les psychanalystes ont raison après tout : ma mère ne m’aime pas.

Je suis né à Détroit, un quinze octobre. Les médecins ce jour-là, ne donnaient pas cher de ma peau Chétif, ratatiné, pâle… Une gueule de mort-vivant qui sied peu à un nourrisson. Je n’avais rien du poupon idéal : pas de grosses joues toutes roses, pas de petites frisettes blondes J’étais trop maigre, trop petit, trop blanc, trop braillard Quelques minutes de vie à peine et on me détestait déjà.

J’ai toujours imaginé ma dingue de mère me flanquant à la poubelle sous le regard ébahi des infirmiers. Vous pensez que cela aurait été la meilleure chose à faire, pas vrai ? Que cela aurait évité bien des horreurs ? Non… Bien sûr que non. Si j’étais mort ce jour-ci, qui aurait diverti au journal de vingt heures ? De qui parleriez-vous pendant la pause-café ? Grâce à qui, à quoi, vous sentiriez-vous chanceux, heureux de votre petite existence sans relief ? Qui vous aurait appris la valeur de la vie ? C’est lorsqu’on se rend compte de son caractère instable et éphémère qu’on se met vraiment à l’aimer… »

 

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