Claudia Tagbo, 45 ans, est une comédienne et humoriste franco-ivoirienne. Elle quitte la Côte d’Ivoire à 13 ans avec sa famille. Depuis toujours elle est passionnée par l’art et le théâtre. Elle obtient une Maîtrise Arts du spectacle option théâtre et se lance dans la comédie sur les écrans. Elle croise Elisabeth Rappeneau, Julien Leclercq, Olivier Dahan, … Puis c’est au tour des Stand-up ! Et de fil en aiguille, le succès a frappé à sa porte.

Quelle vitalité sur scène, quelle envie de vivre, quelle finesse, … J’ai beaucoup ri, j’ai aussi versé ma larme. Et oui, Claudia Tagbo sait aussi émouvoir.

A  VOIR ABSOLUMENT !

Le Joueur d’échecs a été publié à titre posthume en 1943, Stefan Zweig et sa deuxième épouse s’étant donné la mort le 22 février 1942. C’est sa dernière œuvre. C’est la rencontre de deux joueurs d’échecs sur un paquebot en partance pour l’Argentine.

L’interprétation d’André Salzet est remarquable. C’est 1 h 10 de bonheur intégral. Aucune hésitation, une fluidité parfaite. Une émotion, un suspends qui demeurent intacts.

Diplômé d’études supérieures de mathématiques, André Salzet suit des cours de théâtre à l’école de Charles Dullin. Ce qu’il aime, c’est adapter des œuvres pour le théâtre. L’année passée, je l’avais déjà apprécié au même endroit pour Rêves d’amour d’après Guy de Maupassant. Avec le Joueur d’échecs, qu’il a adapté en monologue en 1996, j’ai assisté à sa 1301 représentation.

A VOIR ABSOLUMENT !

Le lundi 20 juin, je suis allée au théâtre de la Loge (Paris 11è) !

Tête de lecture a été créée par Yves Heck, comédien et c’est un concept … extraordinaire ! Je me suis éclatée.

Le concept est simple : un moment d’échange en petit comité autour de la lecture pour et avec le public. Chaque spectateur apporte un texte court (2 pages maxi). Un tirage au sort parmi le public et pendant 1h30, entrecoupées de trois moments privilégiés confiés à l’invité (en l’occurrence Amélie ce soir-là), Yves Heck, de sa voix envoutante, fait vivre ces quelques lignes.

Tête de lecture va reprendre en septembre … mais dans un autre lieu. Promis, je vous tiens au jus !

Soixante degrés c’est une rencontre entre deux hommes, Rémi et Damien, dans une laverie. Entre deux lessives, une amitié sincère va naitre et puis …

Deux comédiens sensationnels (Fabrice Pannetier et Frédéric Valentin) : tour à tour émouvant et drôle. L’histoire va là où on ne l’attend pas et pour notre plus grand plaisir.

Allez-y, le théâtre est tout petit et où que vous soyez, c’est comme un premier rang. Vous passerez un excellent moment, promis !

Théâtre de la Contrescarpe

5 rue Blainville
75005 Paris
Tél : 01 42 01 81 88

Le dîner d’adieu … des affiches partout dans Paris, banlieue, le métro … La nouvelle pièce de théâtre écrite par les compères Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte et mise en scène par Bernard Murat.

Le Prénom avait fait un tabac. Je souhaite au Dîner d’adieu le même succès.

Le pitch : Dans la vie, du temps pour nous, on en a peu. Alors pourquoi s’embarrasser de dîners avec des amis qui n’en sont plus tant que ça ? Animés par cette question existentielle, Pierre et Clote (pour Clotilde) organisent leur premier dîner d’adieu avec Antoine, le meilleur ami de Pierre. Tout ne se passe pas forcément comme prévu …

Des acteurs sublimes et une prestation sublimissime d’Eric Elmosnino.

Audrey Fleurot (6 juillet 1977) a fait des études d’Arts plastiques et sciences de l’art à la Sorbonne puis à l’Ensatt de Lyon. Son truc à elle c’est le théâtre mais c’est grâce au petit écran qu’elle perce. Je l’adore en Joséphine Karlson dans la série Engrenages. Elle est formidable en Clotilde. Sa voix, ses intonations sonnent justes.

Guillaume de Tonquédec (18 octobre 1966) suit des cours au studio Maubel, puis au Conservatoire de Versailles, puis au cours Florent et intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. C’est le fameux Renaud Lepic dans Fais pas ci, fais pas ça. C’est également « Prune » dans le Prénom. Dès qu’il apparaît, déjà, il est drôle. Mais ça je le savais déjà, je l’attendais même.

Eric Elmosnino (2 mai 1964) a étudié au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Acteur de théâtre, notamment au théâtre des Amandiers à Nanterre. Il nous a été révélé par Joann Sfar dans Gainsbourg, vie héroïque (film que je n’ai pas vu) rôle pour lequel il obtient en 2011 le César du meilleur acteur. Sur scène, il est prodigieux. Je l’ai découvert hier soir ! Il est à mourir de rire : sa voix, sa façon de se mouvoir dans l’espace. Et cette séquence « tu es moi et je suis toi » est inoubliable. Remarquez, celle pendant laquelle Pierre s’explique n’est pas mal non plus !

Bref, allez-y, ça vaut le coup !

Un peu d’histoire, mais la vraie ! Lucrèce Borgia est née à Subiaco (Italie) le 18 avril 1480 et décédée le 24 juin 1519. C’est la fille naturelle du cardinal espagnol Rodrigo Borgia, futur pape Alexandre VI, et de Vannozza Cattanei patricienne romaine. Lucrèce c’est aussi la sœur de César Borgia. Elle vit avec sa mère et ses frères et ses beaux-pères. A l’adolescence, elle emménage chez son père qui se fait passer pour son oncle. Elle se marie trois fois. Elle meurt à 39 ans d’une septicémie suite à la naissance d’une fille, décédée elle aussi.

David Bobée, né en 1978, étudie le cinéma à l’université de Caen. A partir de 1999, il devient le virtuose de la mise en scène en mixant l’image, le son, la lumière, les éléments, la danse, … autant d’indices pour une scénographie complexe et satisfaisante pour les cinq sens du spectateur. Il est, entre autres, artiste en résidence au Théâtre national de Chaillot et depuis septembre 2013 directeur du Centre Dramatique National de Haute Normandie.

Béatrice Dalle a 49 ans. Elle est plus belle, plus vivante, plus émouvante que jamais. Suite à une photo dans le magazine du même nom, elle est repérée et devient Betty dans 37°2 le matin. Un classique. Elle enchaîne les films avec des metteurs en scène qui lui plaisent avant toute chose, peu importent l’histoire et le casting.

La pièce, c’est 2h30 de bonheur.

Anton Tchekhov a écrit cette pièce en 4 actes en 1897 qui mélange le drame et le comique, durée approximative 3 heures ! Je vous rassure tout de suite la pièce de l’auteur soviétique revisitée par Benedetti ne dure qu’1h15 ! Il est dit que c’est la pièce préférée de Lénine.

Le pitch : C’est l’histoire d’une fin de séjour du professeur Sérébriakov, souffrant, accompagné de sa jeune femme Eléna, chez son beau-frère Ivan Voïnitski (oncle Vania). Ce sont les illusions perdues de l’amour et de l’argent, facteurs de bonheur. C’est la froideur  et l’égoïsme des intellectuels et l’alcool qui détruit.

C’est parfois drôle ou plutôt grinçant et touchant.

On s’attache malgré nous aux personnages. Petite critique malgré tout, j’avais du mal à entendre, certains acteurs ne parlaient pas assez fort et le débit est beaucoup trop rapide. Difficile de saisir l’intégralité des phrases.

Et pourtant, la pièce vaut le détour. Je n’en reviens pas de la modernité du thème et de l’expression pour un écrivain du 19^ème siècle ! Bluffant …

La distribution était parfaite, le décor d’une sobriété exemplaire, la salle magnifique et la concentration du public extrême.

Phèdre est une tragédie en 5 actes et en vers (1 654 alexandrins) de Jean Racine créée et représentée pour la première fois le 1^er janvier 1667 à l’hôtel de Bourgogne.

La scène se déroule à Trézène, ville du Péloponnèse. Phèdre, deuxième femme de Thésée, roi d’Athènes, est éperdument amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Sa nourrice, Œnone, lui arrache cette confession alors que la rumeur de la mort du roi se répand. Phèdre apprend la triste nouvelle à Hippolyte et prise dans son élan, lui avoue par la même occasion son amour. Ce dernier, horrifié, la repousse et s’enfuit. Elle jure de se venger. Finalement, Thésée n’est point décédé, il rentre chez lui et cherche sa femme, qui le fuit. Sa nourrice, pour sauver la vie de sa maîtresse accuse Hippolyte devant son propre père. Tout s’enchaîne et s’achève dans l’horreur …  

C’est une tragédie bien réelle et douloureuse.

 Une mention spéciale pour les actrices et les acteurs tous issus de la Comédie Française : Elsa Lepoivre (Phèdre), Benjamin Lavernhe (Hippolyte), Samuel Labarthe (Thésée) … mis magnifiquement en scène par Michael Marmarinos.

Antigone est une tragédie grecque de Sophocle écrite vers 441 av.J.-C.
Le rideau s’ouvre sur un décor sobre asymétrique avec un arbre mort rouge au milieu de la scène. L’intervention d’un chœur de femmes accompagné d’un violoncelle tout au long de la pièce accentue le caractère tragique de l’histoire. Une lumière somptueuse pour 1h30 d’enchantement et d’angoisse. Une très belle mise en scène pour des comédiens excellents. Une mention spéciale pour le violoncelle qui illustre parfaitement l’âme désespérée de chacun des personnages à tour de rôle.

Vingtième Théâtre
7 rue des Plâtrières – 75020 Paris
Du mercredi au samedi à 19h30 et dimanche à 15h00 jusqu’au 6 mai 2012

J’ai lu beaucoup de ses livres depuis et toujours avec énormément de plaisir.

C’est pourquoi, lorsque j’ai su que Le Louvre « invitait » Jean-Marie G. Le Clézio dans le cadre « Les musées sont des mondes » du 4 novembre au 9 décembre à travers exposition, conférences, lectures … j’ai jeté mon dévolu sur le texte « Pawana » (titre de son livre paru en 1999 qui signifie « baleine » en langue nattick indienne), mise en scène par Georges Lavaudant avec Jérôme Derre et Philippe Morier-Genoud. Une superbe interprétation qui m’a littéralement transportée. Intense, grave et philosophique à la fois.

Le thème du récit : les baleines ou l’endroit secret où elles donnent naissance et le souvenir sanglant du Capitaine Scammon et de John de Nantucket, un jeune matelot embarqué sur le Léonore, de ce terrible 10 janvier 1856.

En tout état de cause, un livre à découvrir. Pour vous donner l’envie de lire Pawana, un extrait :

« Les baleines glissaient tranquillement dans la lagune, le long des canaux entre les bancs. Il y avait des femelles qui avaient déjà mis bas, et qui soutenaient leurs petits à la surface pour qu’ils puissent prendre leur première respiration. D’autres, énormes, attendaient, basculées sur le flanc, que le moment d’accoucher arrive. A l’écart, les mâles étaient réunis, comme pour faire le guet, leurs corps immenses réunis formant une seule muraille sombre. »

Trois représentations exceptionnelles à l’auditorium du Louvre ! Consultez le site du Louvre, d’autres manifestations sont programmées et notamment la soirée de clôture le 10 décembre.