Les Arts de l’Islam | Entre nous … et les autres !

Les Arts de l’Islam

dome

En introduction, une grande variété d’expression :

-          Mosquée : lieu de prière, expression différente selon le pays (Turquie, Iran, Pakistan)

-          Dômes : forme architecturale sous coupole (inde, Israël)

-          Tour : usage le plus commun (tombeau militaire), le minaret (Maroc, Egypte, Iran)

-          Décor : matériaux différents (plâtre, bois, marqueterie)

-          Art mobilier : céramique, assiettes

-          Travail sur le métal, le verre, l’ivoire, le jade

-          Objets en 3D

-          Arts du livre : calligraphie, enluminures, miniatures

Quelques pistes de réflexion sur les arts de l’Islam :

-          Un art multiculturel : arabes, persans, turcs, berbères, grecs, chinois, d’où la diversité d’expression

-          Un art de religion ? Un regroupement de populations différentes : les musulmans, les religions du livre avec le judaïsme, le christianisme. Si l’Islam n’est qu’un art musulman, c’est réducteur.

-          Un art réellement aniconique. Il n’y a pas d’interdit à l’image mais c’est un art avec des restrictions dans l’art religieux, musulman : pas de figuration humaine. La représentation de Dieu est un tabou. Mais la représentation du prophète Mohammed ne l’est pas. Elle fluctue en fonction du lieu géographique, des pouvoirs politiques et religieux. Le Coran n’évoque pas la représentation de l’image.
Pour exemple, en Iran, dans les années 90, Mohammed est représenté jeune et inspiré d’un cliché d’un allemand R.F. Lehnert.
D’une décennie à l’autre, le rapport à l’image peut varier.

1/ Quel poids de la culture arabe

En Arabie, c’est 7 siècles d’une économie caravanière, commerciale gardant la notion de peuple arabe, homogène, cohérente :

-          Notion de Dieu unique

-          Pèlerinage à la Kaaba (La Mecque) : un des points de commerce le plus important de l’Arabie. Un site sacré très important pour les populations arabes non juives, païennes. Un lieu de dépôt d’offrandes qui a été intégré dans le rituel musulman en l’attachant à Abraham

-          L’écriture et la langue arabe : un rôle dans l’essor de la religion musulmane car peut transmettre la foi. Le Coran se veut retranscrire ce texte de révélations, ce verbe divin. L’Ange Gabriel révélant au Prophète la ville sourate Istanbul. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de traduction car la langue de la liturgie est la langue arabe.
Ce caractère sacré et universel de la langue arabe, utilisé pour le Coran, se diffusera à travers le monde. L’écriture va sortir du texte sacré et conquérir la littérature, la poésie, et sur d’autres supports que le papier : l’architecture, les stèles funéraires, l’art mobilier.

Ali, un des premiers calife de l’Islam, gendre de Mohammed, considère l’écriture comme une source d’inspiration, une force politique qui en 30 ans va s’étaler au Proche Orient. L’Islam s’est montré très tolérant avec les juifs et les chrétiens qui payaient un impôt spécifique. Il n’y a pas eu de conversion forcée.

En un siècle, l’islam s’est imposé : une croissance de l’univers politique.

2/ Quels points communs aux arts de l’Islam

Sa capacité à absorber, intégrer des formes artistiques étrangères à l’Arabie et les transformer en art nouveau. C’est une réinterprétation de l’art de l’Islam.

L’empire byzantin va devenir un domaine du Califat. Puis l’islam va s’imposer en identité propre avec des architectures princières, le but du Dôme du Rocher de Jérusalem (l’esplanade des mosquées est l’emprise exacte du temple juif). Une ville sainte pour les juifs et les musulmans.
L’intérieur du Dôme est éloquent : un édifice sous coupole avec double déambulatoire. Un plan inconnu en Arabie mais connu en art romano-byzantin. Ce dôme serait un monument pour célébrer un épisode de la vie de Mohammed qui serait parti de Jérusalem de ce rocher pour un voyage nocturne.
La nature du décor intérieur : une technique byzantine avec des mosaïques. Sont représentées des cornes d’abondance, des coupes de victoire, un discours de gloire, d’opulence, de célébration. Un verset du Coran qui s’adresse aux juifs et aux chrétiens pour les inciter à la conversion. C’est un édifice prosélyte.

L’art persan a également été une source d’inspiration (art sassanide). Bagdad, fondation en 762, est une ville nouvelle idéale avec une représentation de l’univers en schémas circulaires. Une ville dont on ne connait rien mais avec des textes précis. Le Palais du Calife est associé à la grande mosquée.
Au nord de cette ville, à 100 km, le site de Samarra, abandonné peu après sa fondation princière en 836. Aujourd’hui c’est un des sites archéologiques le plus grand au monde : 40 km de long. Il est resté intact : donnant sur le palais, un jardin qui s’ouvrait sur le Tigre, une porte principale en brique cuite (l’iwan, forme architecturale avec une pièce haute de plafond couverte par une voûte en arc brisé, utilisé en salle du trône).

L’héritage chinois avec une innovation en céramique. Les potiers abbassides vont généraliser l’usage des glaçures sur la céramique. Des pigments verts, jaunes, bruns qui s’inspirent des chinois avec le même esthétisme de la couleur.
L’invention de la faïence avec une céramique très blanche et opaque. Un décor en lustre métallique que l’on retrouve en Europe à partir du 167me siècle, en Italie à Faenza, en commerçant avec l’Islam.

3/ Un modèle architectural fédérateur : la mosquée

C’est un lieu consacré à la prière avec une organisation identique partout dans le monde, c’est-à-dire une composition bipartite : une grande cour pour symbolisant l’accueil, le lieu de sociabilité et une zone de prière fermée. Un des modèles possibles est la maison de Mohammed à Médine.

La mosquée n’est pas indispensable, on peut prier n’importe où, dans un endroit que l’on aura purifié avec un tapis. Pas besoin d’un grand bâtiment.

Si l’Islam a construit d’immenses mosquées, c’est parce qu’il existe de grandes basiliques, de grandes synagogues et pour imposer son autorité, il a fait pareil.
La grande mosquée de Damas, sous l’impulsion du Calife, a été construite à l’emplacement d’un ancien temple romain. Les élévations (colonnes) sont d’inspiration romano-byzantine. L’Islam se place dans le prolongement du christianisme.
Le mihrab est une niche qui matérialise la direction de la prière. C’est la transposition du symbole liturgique emprunté au monde chrétien (forme reprise dans le mon antique).
Les mosaïques à fond d’or, dans les parties basses des murs et polychromes dans les parties supérieures. Un discours iconographique avec corne d’abondance et un panneau qui court sur tout le portique ouest représentant un paysage avec un fleuve tumultueux en premier plan, puis des bosquets d’arbustes très fournis, stylistiquement très romano-byzantin.

La grande mosquée de Samarra où il ne reste que le Minaret (60 mètres de haut), qui va se généraliser et devenir un outil de propagande prosélytisme, pour montrer la grandeur du Calife.
Cet édifice a inspiré la Tour de Babel (tour antique de Babylone).

 

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