En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou Kourouma | Entre nous … et les autres !

En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou Kourouma

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En ce moment j’ai envie de découvrir des auteurs que je ne connais absolument pas et d’autres pays pour lire d’autres choses, d’autres façons d’écrire, d’autres images à mettre dans ma tête. J’ai choisi le livre d’Ahmadou Kourouma grâce au titre En attendant le vote des bêtes sauvages et grâce à la photo de couverture. Les deux m’ont intriguée et je l’ai acheté.

Dès les premières lignes, vous entrez dans un univers mêlant réalité et fiction. Et tout au long de ce roman, vous êtes tiraillée entre les deux mon coeur balance.

Le pitch : dans un pays africain imaginaire, le vénérable président-dictateur Koyaga écoute, durant six veillées, les louanges chantées en son honneur.

 

 

 

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Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien,  est né en Côte d’Ivoire en 1927 et décédé en 2003 en France. Il est d’origine malinké. Son nom signifie « guerrier ». Il suit sa scolarité au Mali. Il est envoyé à titre disciplinaire comme tirailleur sénégalais en Indochine de 1950 à 1954. Il poursuit des études de mathématiques et d’actuariat en France. En 1960, il retourne dans son pays désormais indépendant mais il est encoyé en prison et doit partir en exil successivement en Algérie, Cameroun, Togo. En attendant le vote des bêtes sauvages, publié en 1998, est son troisième roman, qui reçoit le Prix du Livre Inter.

Il a reçu le Prix Jean Giono en 2000 pour l’ensemble de son oeuvre. Un grand écrivain épris de liberté.

Un univers fait de croyances, de violences et de pouvoir. A lire absolument !

Un extrait :

« Votre nom : Koyaga ! Votre totem : faucon ! Vous êtes soldat et président. Vous resterez le président et le plus grand général de la République du Golfe tant qu’Allah ne reprendra pas (que des années et années encore il nous en préserve !) le souffle qui vous anime. Vous êtes chasseur ! Vous resterez avec Ramsès II et Soundiata l’un des trois plus grands chasseurs de l’humanité. Retenez le nom de Koyaga, le chasseur et président-dictateur de la République du Golfe.
Voilà que le soleil à présent commence à disparaître derrière les montagnes. C’est bientôt la nuit. Vous avez convoqué les sept plus prestigieux maîtres parmi la foule des chasseurs accourus. Ils sont là assis en rond et en tailleur, autour de vous. Ils ont tous leur tenue de chasse : les bonnets phrygiens, les cottes auxquelles sont accrochés de multiples grigris, petits miroirs et amulettes. ils portent tous en bandoulière le long fusil de traite et arborent tous dans la main droite le chasse-mouches de maître. Vous, Koyaga, trônez dans le fauteuil au centre du cercle. Maclédio, votre ministre de l’Orientation, est installée à votre droite. Moi, Bingo, je suis le sora ; je louange, chante et joue de la cora. Un sora est un chantre, un aède qui dit les exploits des chasseurs et encense les héros chasseurs. Retenez mon nom de Bingo, je suis le griot musicien de la confrérie des chasseurs. L’homme à ma droite, le saltimbanque accoutré dans ce costume effarant, avec la flûte, s’appelle Tiécoura. Tiécoura est mon répondeur. Un sora se fait toujours accompagner par un apprenti appelé répondeur. Retenez le nom de Tiécoura, mon apprenti répondeur, un initié en phase purificatoire, un fou du roi. »

 

 

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