Fabienne Verdier | Entre nous … et les autres !

Fabienne Verdier

Passagère_du_silence

Ma grande sœur de cœur m’a offert un livre merveilleux de Fabienne Verdier « Passagère du Silence » qui m’a beaucoup touché.

Au début des années 80, c’est l’histoire de l’auteure, jeune étudiante à l’Ecole des beaux arts de Toulouse, qui, à la recherche des secrets de l’art antique chinois, part en Chine, seule, dans la province du Sichuan dans une école régie par le Parti. Elle devra lutter contre tout : la promiscuité, la barrière de la langue, le Parti, la maladie. Mais elle fera aussi de très belles rencontres auprès des plus grands Maîtres chinois pour apprendre l’art de la calligraphie. Un long et dur apprentissage commence alors.

Cette aventure réellement vécue vous entraîne dans un dépaysement garanti mélangé à une sérénité philosophique. On ne ressort pas indemne après la lecture de ce roman. Chacun y prend un petit bout et se l’approprie pour en ressortir grandi.

Je vous offre un extrait :

« Au bout de plusieurs mois, j’ai apporté mon travail au maître Huang et je lui ai dit : « je crois que j’ai mes bases. » Il a regardé ma main gauche et ce que je lui apportais, puis m’a répondu : « Ce n’est pas mal. »
Quand j’ai voulu lui montrer ce que j’avais appris dans l’atelier de peinture traditionnelle, il m’a aussitôt arrêtée : « Je ne veux rien voir : c’est décourageant. A partir d’aujourd’hui, oublie ce que tu as appris, ce que tu as cru comprendre, les catégories esthétiques du beau, du laid. Tout ça, au panier ! Tu vas commencer par tracer des traits, seulement des traits pendant plusieurs mois. En peinture chinoise, tout se construit à partir de traits ; ils sont les pierres à l’aide desquelles on bâtit la maison. Ne t’imagine pas que nous allons tout de suite copier des estampages de calligraphies anciennes. Il faut d’abord que tu possèdes une base solide. Cette base, c’est le trait horizontal. Tant que tu n’auras pas réussi à donner vie au trait horizontal, nous ne passerons pas aux autres traits, à l’écriture des caractères. L’unité du trait de pinceau est le fondateur. Souviens-toi du début du Classique de la Voie et de la Vertu de Lao Zi : le un engendre le deux, qui engendre le trois, qui engendre la diversité de l’existence. »

Pour en savoir plus sur Fabienne Verdier : http://www.fabienneverdier.com/index-FR.html

 

 

 

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