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Auguste

 1)      La période étrusque (7ème et 6ème avant JC)

Le temple de Mater Matuta à Rome : quelques fragments du fronton du temple. Il s’agit d’éléments iconographiques pour protéger l’entrée du temple, pour éloigner le mal. Le temple a été détruit et reconstruit vers la fin du 6ème.

D’autres éléments architecturaux : des acrotères (éléments en terre cuite sur le toit). Ce sont des figures humaines lacunaires. Il y a également une figure féminine guerrière, la déesse grecque  Athéna, reprise par les artistes étrusques. A côté d’elle, une figure masculine avec un vêtement noué sur la poitrine, une peau de félin, c’est Héraclès (Hercule des civilisations romaines). La terre cuite est issue du grec archaïque du 6ème.

2)      La République (fin du 6ème, 509 – 27 avant JC)

Les patriciens vont instaurer une république. Initiée par les riches aristocrates, elle devient une oligarchie sénatoriale. Les artistes étrusques, même s’ils sont latins, ils ne sont plus sous leur domination, ils vont continuer à fournir la clientèle romaine.
C’est l’art grec qui va participer à l’évolution. Les romains sont de plus en plus en contact avec eux lors de la conquête des romains des pays du sud. La culture grecque va marquer à jamais l’art romain. Les œuvres sont enlevées pour remplir un jardin, un palais, quel que soit le style (archaïque, hellénistique, …). C’est le caractère éclectique de l’art romain.

Le relief de Domitius Ahenobarbus (vers 120 avant JC) : Hermodorus de Salamine, architecte, va confier le travail à Scopas, sculpteur grec. Le relief n’est pas isolé, il faisait partie d’un monument qui présentait quatre côtés avec une base de statue qui a disparu. Un relief est au musée du Louvre. Sur le plan iconographique, il s’agit d’une scène de recensement des citoyens à l’armée. Une réalité administrative du monde romain tous les 4 à 5 ans. Sous le dieu de la guerre Mars, différents sacrifices d’animaux : taureau, bélier, porc. Un relief historique qui décrit une réalité romaine. Le style est austère, simple. Les figures sont les unes à côté des autres avec une maladresse dans les proportions. Le sculpteur va prendre dans sa mémoire, dans ce qu’il connait, pour réaliser quelque chose qui lui est inconnu.
Les autres reliefs de ce même monument se trouvent à Munich. Ils représentent des figures mythologiques légendaires, des monstres marins, un char conduit par un couple, un cortège nuptial (très utilisé dans l’iconographie grecque archaïque). Ce sont les noces de Neptune et Amphitrite. Il y a une fluidité dans le style, le rythme, les courbes. L’œil conduit vers le couple sur des vagues. Le sculpteur a eu carte blanche pour réaliser la fresque, donc  s’est inspiré de l’art archaïque grec.
Ce qui est important c’est de voir que les clients étaient capables de juxtaposer des choses de nature différente dans une même œuvre.

L’art du portrait républicain suit la même analyse.
Toyatus Barberini est un portrait funéraire. Le style est direct, rustique. Le visage est mis en valeur, il est privilégié par rapport au reste de la sculpture (la chevelure). Cicéron disait que le visage était le reflet de l’âme.
Dans le monde romain, la tête va être isolée.
Autre tendance : les visages sont plus animés, pour des contextes autres que funéraires, pour des lieux publics, des hommes politiques, des célébrités.
Portrait de Pompée : un cou gros avec une rotation en mouvement. Le visage est particulier : lèvres mordues, arcades sourcilières asymétriques, l’expression de quelqu’un qui est en train de réfléchir. Sa chevelure a une élasticité importante (mèches anarchiques), à la manière des portraits hellénistiques.

3)      L’époque impériale

L’époque débute par le siècle d’Auguste en 27 avant JC après sa victoire sur Marc Antoine et Cléopâtre. Un seul homme va récolter tous les pouvoirs et c’est Auguste (en fait, Octave, qui vient de la famille de Jules César, devient Auguste). Il va faire croire que le sénat décide de tout. Avec Auguste, c’est aussi un changement sur le plan artistique : il met l’art au service de l’Etat et au profit de sa propagande politique via un langage formel qui porte un message. Il choisit le style classique de Périclès à Athènes (5ème siècle avant JC).

Pour les romains, c’est une époque de prospérité politique, économique et sociale. L’œuvre qui illustre le mieux cette époque c’est l’ara pacis (l’autel de la paix), construit pour commémorer le retour d’Auguste à Rome. C’est un autel monumental représentant les scènes de l’origine de Rome (Rémus et Romulus). Un long cortège avec des figures qui évoquent la foule autour de l’empereur (femmes, enfants). Les reliefs sont comparables à ceux de Parthénon à Athènes, sauf que sur ce dernier, le contenu est théologique (gloire d’Athéna et de la ville) ; l’autre est une gloire à Auguste, son chef.

Le portrait d’Auguste (prima porta) est différent du Doryphore de Polyclète (sauf pour les jambes à l’inclinaison identique) : Auguste n’est pas représenté en nudité héroïque mais comme un militaire qui brandit la paix pour l’Empire. C’est clairement montré sur sa cuirasse avec Tibère, son fils adoptif, qui reprendra la suite.
Qu’il soit en militaire ou en prêtre, Auguste doit toujours être reconnaissable (visage aux pommettes saillantes). Seul le vêtement change. Il arbore un air impassible, deux mèches s’incurvent vers l’intérieur (fourche et tenaille). Tous ses successeurs vont reprendre ces éléments.

Les Julio claudiens : Claude et Néron (qui sera assassiné) ou l’art du portrait impérial.

Les flaviens, une autre dynastie qui va prendre le pouvoir. Le père, Vespasien, a un attachement à l’art d’Italie. Ce n’est pas une famille patricienne. Il va instaurer une politique démagogique. Dans l’art, la dimension sera différente. Il va travailler l’architecture sociale.
L’amphithéâtre flavien (Colysée à Rome) est construit sur des terrains avec des habitations de Néron. L’Arc de triomphe de Titus évoque les victoires de Vespasien grâce au relief : l’empereur sur un char fait une entrée triomphale dans la ville.

Les Antonins : même politique que la mise en place ostentatoire des victoires de l’empereur.
La colonne de Trajan se lit de bas en haut (40 m de haut !). On arrive à lire jusqu’en haut car les spires sont de plus en plus grandes.
Hadrien met en place une nouvelle image de l’empereur : il est dorénavant barbu. Cela renvoie à l’image des philosophes grecs, un homme mûr. Il parle le grec. Il va utiliser les images du monde grec dans les lieux publics et privés. Dans sa villa à Tivoli se trouvent les copies romaines des œuvres grecques, des œuvres soit disparues, soit lacunaires.

Avec Marc-Aurèle (161 après JC), l’immense empire romain va connaitre de début d’une crise. Il est menacé par des barbares essayant de s’infiltrer. Marc-Aurèle va accepter son sort et fera la guerre pour protéger l’empire. L’image de l’empereur ne doit plus que montrer sa grandeur, sa force mais aussi son intériorité, sa spiritualité.
Son fils Commode est détesté par le peuple. Il va construire une colonne commémorant les victoires de Marc-Aurèle (identique à celle de Trajan mais en plus agressif : des reliefs et des creux). Cet art est également décliné sur d’autres monuments comme les sarcophages.

La crise va devenir de plus en plus profonde. Le pouvoir de l’empereur est mis en cause et l’empire menacé.

Désormais, c’est la Tétrarchie : les empereurs seront autoproclamés par l’armée. Dioclétien, Maximien, Chlore et Galère vont partager le pouvoir. Pendant la première tétrarchie, tout se passe bien.
A la deuxième tétrarchie, Constantin va tuer les trois autres pour avoir seul le pouvoir. Pour se faire accepter dans ses futures nouvelles frontières, à l’occasion de l’édit de Milan, il accorde la liberté de culte à toutes les religions. Il définit une orthodoxie de la foi. Il deviendra chrétien juste avant sa mort. La décision de soutenir les chrétiens n’est pas qu’une question de foi. Avec la progression des barbares, il va chercher un élément fédérateur pour sauver le monde oriental. La religion est en rapport avec le soleil et promet une vie après la mort. Le christianisme est la religion la mieux adaptée basée sur une culture grecque, images symboliques du monde grec.

 

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