Nous allons nous concentrer sur La Mésopotamie, centre culturel de cette civilisation du Proche-Orient. La Mésopotamie, c’est l’Irak actuel, située entre les deux fleuves l’Euphrate et le Tigre avec deux régions : l’Assinie (au nord du Tigre) et la Babylonie (au sud) ou également appelée Chaldée. C’est dans cette région que se trouve le pays de Sumer (le sud du sud) et l’Akkad (le nord du sud). Y vivent deux ethnies depuis la fin du néolithique. Les sumériens parlent une langue rattachée à aucune famille de langue connue et les akkadiens parlent une langue sémitique. Les sumériens dominent culturellement la Mésopotamie du sud. Leur langue sera la toute première transcrite par écrit : cunéiforme. Nous sommes en – 15 000 avant JC, après les dernières périodes de glaciation, en pleine période de réchauffement, dans le croissant fertile, au milieu de plantes et d’animaux domestiqués par l’homme qui se développent.
1)     La Révolution néolithique
Les hommes chasseurs cueilleurs nomades vont se sédentariser en 12 500 avant JC dans le nord de l’Euphrate.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Domestication des plantes en 10Â 000 avant JC
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Domestication des animaux en 8Â 300 avant JC
Les tout premiers sont les caprins, puis les ovins, porcins et les bovins.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Utilisation de la pierre polie
Les instruments en pierre sont polis. Apparition également de microlites : petits éclats pour les flèches, faucilles.
-         Invention de la céramique
La céramique apparait vers 6 900 avant JC. Les pots et les plats décorés différencient les cultures.
a)     Culture de Samara (6 200 – 5 700 avant JC)
Compte tenu de la région aride, les hommes ont recours à l’irrigation. C’est aussi l’invention de la brique moulée. Les maisons sont carrées avec un plan en T. Ce sont des villages.
Les défunts sont enterrés à l’intérieur des maisons (ou du moins les os !) dans des banquettes avec des statuettes (déesses représentant la fertilité). La céramique est présente.
b)     Culture de Halaf (6 200 – 5 300 avant JC)
Il s’agit d’une culture plus nordique.
C’est l’apparition des premiers sceaux en forme de cachets, inventés pour contrôler les échanges commerciaux de matières premières, et donc la propriété.
La céramique est très polychrome avec des décors géométriques et avec des animaux.
c)      Culture d’Obeid (5 300 – 3 700 avant JC)
Elle reprend les deux cultures précédentes, leurs inventions, leur architecture de briques moulées, leur agriculture, les sceaux et les premières attestations de commerce maritime.
Les lieux d’inhumation sont séparés des maisons : création des nécropoles avec des tombes incluant la hiérarchisation de la société.
C’est aussi l’importation des matières premières : bois, pierre précieuse (lapis lazuli, turquoise), métal (or, argent, cuivre, bronze).
Les sociétés deviennent hiérarchisées, se fournissent en matières premières de très loin, partagent une culture qui repose sur une symbolique commune (échange des sceaux, représentation du maître des animaux : un être humain hybride de face, les bras écartés, contrôlant les animaux de ses mains ou à côté de lui).
2)     La révolution urbaine et la naissance de l’Etat
La première ville de l’histoire de l’humanité, le berceau de l’invention de l’écriture : Uruk (3 800 – 2 900 avant JC).
C’est une ville fouillée par les allemands au début du 20è siècle.
Pourquoi une ville et non un village ? Pour des critères morphologiques et sociaux :
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Un grand rempart de pierre
-         Un réseau de rues pour structurer en parties qui reflètent les différenciations sociales (artisanat, commerce, quartier des Palais, Temples en haut de l’acropole.
Deux quartiers : Anu (signifie le ciel en sumérien) et Eanna (signifie la maison du ciel), quartier du temple de la déesse Inanna, grande déesse de Mésopotamie, déesse de la fertilité et de la guerre.
La société de cette cité Uruk (3500 – 3 100 avant JC) est une société pyramidale. Au sommet, un souverain qui est à la fois chef de l’armée, de l’administration qui contrôle la ville et chef religieux.
Le roi prêtre d’Uruk est représenté avec une barbe en collier, un chignon, un bonnet à bourrelets ou bandeau sur la tête. Il est en nudité rituelle, la position des mains en prière ou en train de chasser le lion ou de tirer à l’arc sur des ennemis devant un temple.
Une empreinte de sceau a été retrouvée à Suse, qui appartient à un réseau de villes qui se sont développées à partir d’Uruk. Et c’est dans ces villes satellites que des tablettes d’argile avec l’écriture seront retrouvées en 3 400 avant JC à l’intérieur de maisons d’habitation. L’écriture est un instrument de comptabilité privé. Avant, existaient des jetons de comptabilité avec des formes représentant la nature et le nombre des biens échangés. Les administrateurs d’Uruk reprennent ce principe et en quelques années (50 ans), c’est plus de 1 200 signes qui sont utilisés. C’est un système cunéiforme complexe alliant un mélange de pictogrammes, d’idéogrammes et de phonogrammes.
vers 3 300 avant JC, les signes sont gravés dans l’argile.
L’Uruk final (3 100 – 2 900 avant JC) va s’effondrer au nord et les habitants au sud seront indépendants. C’est l’époque d’un grand développement artistique : l’art monumental et l’art de la pierre.
Pour exemple : un grand vase avec représentation du moins au plus important : végétal, animal, homme avec offrande, dieu prêtre et déesse Inanna pour le rituel de la hiérogamie (mariage sacré).
3)     Les dynasties archaïques (DA)
a)     Les DA I (2 900 – 2350 avant JC)
Un grand développement de l’écriture qui sert à transcrire la langue sumérienne. L’époque sumérienne, c’est l’époque des cités Etat indépendantes les unes des autres. Un roi chef du clergé, du militaire et de l’administration, représenté en guerrier ou bâtisseur de temples. Les dieux ont un temple commun.
b)     Les DA II (2 700 – 2 600 avant JC)
C’est l’époque après le déluge, des vrais textes historiques. C’est aussi l’utilisation du calame (outil d’écriture) pour l’écriture cunéiforme, l’apparition de temples ovales en brique plano convexe ou carré.
On y retrouve les orants : l’élite des cités Etat représentés en train de prier, les bras ramenés vers la poitrine portant une jupe en peau de mouton en formes très géométrique.
c)      Les DA III (2 600 – 2 500 avant JC)
Des trésors, des tombes royales ont été retrouvés : à Ur
-         Objets précieux.
-         Fait sociétal (des morts d’accompagnement). En effet, des dizaines de cadavres sont enterrés à l’entrée des tombes royales. Les serviteurs mouraient en même temps que les rois et les reines en avalant du poison au moment des funérailles.
-         Etendard d’Ur : une caisse de résonance en bois de 50 cm de long et recouverte de mosaïques de lapis lazuli, nacre, calcaire teint en rouge. Sur une face : la guerre avec le roi victorieux sur son char tiré par des onagres, une armée de lanciers conduisant des prisonniers vers le roi d’Ur. Sur l’autre face : la victoire avec le banquet pour célébrer et le culte des dieux qui ont apporté la victoire. Dans les coupes : de la bière.
-         Lyre avec têtes bovines
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Parures des dames de compagnie
-         Sceau cylindre au nom du roi avec son casque en or (coiffure royale avec chignon à l’arrière de la nuque et bandeau autour du front), son poignard, une bague (avec pratique du cloisonnet)
Autre cité état importante après Ur : Lagash. Des textes monumentaux gravés sur pierre ou sur tablettes d’argile ont été retrouvés. Lagash est en guerre perpétuelle avec Umma. Pourquoi ? A cause des réserves en eau et des canaux d’irrigation.
-         Stèle des vautours : 2 mètres de haut, racontant une bataille pour raison de borne frontière. Une face mythologique : Dieu tutélaire qui va sauver la ville Ningirsu (dieu de l’orage avec un oiseau tonnerre) à côté de sa maman Ninhursag qui prend les ennemis de la ville dans ses filets. Une face historique : le roi est représenté en train de mener sa bataille. Les ennemis sont piétinés par une armée de lanciers. Les ennemis sont mis en tas les uns sur les autres et les vautours emportent les têtes des vaincus.
-         Reliefs perforés : monuments retrouvés dans les temples à côté des portes.
-         Monsieur Ebih-il, général important  qui a gouverné à la toute fin des DA III, retrouvé dans la ville Mari à la frontière de la Mésopotamie, construite ex-nihilo à une fondation royale avec un plan d’urbanisme pensé circulaire pour être une frontière pour prélever des taxes. Une ville très riche, avec un palais, le temple d’Ishtar (version sémitique d’Ananna).