La céramique à l’époque archaïque et le rayonnement du modèle grec | Entre nous … et les autres !

La céramique à l’époque archaïque et le rayonnement du modèle grec

Aphrodite_Praxitele

La céramique à l’époque archaïque

Vers 530 avant JC, le système de figuration va s’inverser : les figures ne seront plus noires. Un peintre dit Andokidès, va créer une amphore bilingue avec des scènes de la vie quotidienne des athéniens (métiers, gymnase, banquets).
Amphore d’Euphronios, dédicace à Léagros, l’un des pionniers de la figure rouge : cratère en calice donnant un extrait de l’Illiade (corps de Sarpédon emporté par Hypnos et Thanatos). C’est un art autonome, plus avancé que la sculpture dans le dessin du corps humain.

1)      L’art du métal

Le cratère de Vix (découvert en Bourgogne en 1953), c’est le plus grand vase grec en bronze au monde (1,64 m de haut, 110 l de vin, 208 kg et 1,27 m de diamètre. Les éléments de décor sont soudés, riftés après coup. Au col, 23 figures en relief, des scènes de départ à la guerre. Pourquoi la Bourgogne ? Parce que c’est une voie d’échange entre la Grande Bretagne et la Méditerranée (de l’étain contre du vin, des objets préciaux).

2)      La sculpture en pierre

 

-          Le Kouros (jeune homme nu) ou Kouroi (divinité masculine). Même attitude empruntée aux statues égyptiennes, c’est-à-dire jambe gauche en avant, musculature modelée et bras se dégageant du corps, poings fermés, yeux globuleux avec traces de pigments

-          La Koré (jeune fille vêtue) ou Kourai (divinité féminine). Les pieds sont joints. Les vêtements sont une étude du drapé, portant le chiton (qui moule le corps) et l’himation (effets de plissés). La coiffure est une longue tresse, les yeux en amande. La bouche avec un sourire archaïque légèrement asymétrique et énigmatique. Autre vêtement possible : Péplos, robe en laine lourde serrée à la taille.

 

3)      Les ordres architecturaux

 a.      L’ordre dorique

Les colonnes sont plates, le style normatif avec une succession de triglyphes et de métopes :

-          Temple d’Artémis à Corfou : un fronton sculpté et un décor orientisé

-          Temple d’Héra à Olympie

-          Temple d’Athéna Aphaïa à Égine

 b.      L’ordre ionique

Une double colonnade avec décoration, chapiteau avec double volute, une frise avec scènes de bataille, combats.

-          Temple d’Artémis à Ephèse : beaucoup de colonnes de style orient.

C’est une période de latence car c’est la crise en Asie Mineure à cause des guerres médiques (opposant les grecs aux perses)

Le rayonnement du modèle grec

 

1)      Le style sévère (490 – 450 avant JC)

C’est l’affrontement entre les perses et plus tard des cités grecques. En 480 avant JC, c’est la victoire navale de Salamine. Des ressources très importantes, Athènes exploite des mines d’argent. Les deux guerres médiques vont détruire l’ensemble du territoire. Athènes en tire un bénéfice politique, elle crée une police des mers (Mélos).

Le développement de la sculpture en marbre et en bronze apparait. Des ex-voto vont être réalisés pour célébrer la victoire : naissance d’un style sévère avec l’éphèbe de Kritios. La statue est dédiée à l’Acropole, elle célèbre sa victoire : le poids du corps porte sur la jambe gauche (contra posto), le bassin est légèrement incliné, les cheveux sont légèrement retroussés et la nuque dégagée, le sourire archaïque, les yeux évidés (incrustations en pâte de verre ou en marbre), gravité au niveau du visage.

Des sculptures en bronze : polychromie, œuvre plus souple que taillée dans le marbre, étude du mouvement avec des athlètes en train de réaliser une action.

2)      Le style classique (450 – 430 avant JC)

Il ne dure que 20 ans mais il a marqué les esprits. C’est le siècle de Périclès. C’est aussi la guerre du Péloponnèse, Athènes contre Sparte. C’est l’apogée d’Athènes qui reçoit des versements de fonds pour l’Acropole. Reconstruction d’Athènes et de l’attique.

Un chef (443 – 429) en la personne de Périclès, surnommé l’olympien. Un grand orateur qui a su s’entourer (Hérodote, Sophocle, Phidias). Les grands travaux de reconstruction de l’Acropole sont en route. La plupart des bâtiments sont d’ordre dorique. Le Parthénon est érigé pour protéger un trésor. Ses mensurations sont hors norme : 30 m de large pour la façade, 70 m de long et une nef de 10 m de large. Tout est taillé au millimètre près. Il est célèbre pour ses 92 métopes et sa frise du Naos de 160 m de long représentant les panathénées. C’est Phidias qui réalise la statue chryséléphantine d’Athéna en or et de 2 m de haut, éclairée par de hautes fenêtres.

Un autre grand sculpteur Polyclète, spécialiste des statues d’athlètes en bronze. En exemple : Doryphore (porteur de lance). Il a rédigé un traité sur la représentation du corps humain (proportions en sculpture). La tête représente 1/5ème du corps, la pondération est améliorée. La jambe gauche est fléchie et portée en arrière et repose sur les doigts de pied, les épaules et les hanches sont en inclinaison inversée, le visage est intellectuel sans expressivité.

Cette période classique va mal se terminer. Phidias va être accusé d’avoir détourné des matériaux précieux et Périclès va déclencher la guerre au Péloponnèse. Cerise sur le gâteau, une grande épidémie de peste. Et Périclès meurt.

3)      Le maniérisme post-classique (430 – 370 avant JC)

Athènes va perdre de sa splendeur. C’est la crise des valeurs civiques. Socrate va être condamné à mort. Il n’avait rien fait. Platon va entrer en dissidence. En 404, Athènes va être écrasée.

A la fin des travaux de l’Acropole, la tendance est d’ordre ionique. C’est le temple d’Athéna Nihé (427 – 424 avant JC).

Le maniérisme en céramique : le style riche ou fleuri. C’est l’abondance de végétaux, des paysages fantaisistes. Athènes exporte ses œuvres vers l’Italie. La peinture sur vase va péricliter. Suite aux guerres, les céramistes s’en vont.

Une nouveauté architecturale : le chapiteau corinthien (temple d’Apollon à Bassae).

Le contexte historique : ça va mal pour les grecs.

4)      La transition (370 – 320 avant JC)

Athènes a perdu. Sparte a gagné. Démosthène avait appelé à l’union des cités à la résistance mais il est vaincu par Philippe II de Macédoine. C’est la fin de l’indépendance des cités grecques, elles sont soumises à Philippe II. Son fils, Alexandre le Grand a pour objectif de mettre fin à la menace perse. Il va conquérir l’empire perse jusqu’en Inde. Il mourra en 323 à Babylone.

C’est la naissance d’un nouvel art grec, Macédoine :

-          Peinture (beaucoup d’œuvres perdues)

-          Sculpture : une sensibilité apparait avec des états d’âme, la personnalité d’Alexandre le Grand y est pour beaucoup

Les femmes seront nues : Aphrodite nue sur le point de se baigner de Praxitèle. Toutes les futures Aphrodites nues dériveront de ce modèle. Il abandonne aussi le style athlétique de l’homme pour des statues ambigües avec une silhouette langoureuse, un visage proche de celui d’Aphrodite. On est dans la rêverie.

Lysippe, autre sculpteur, sculpte l’Apoxyomène dont la tête représente 1/8ème du corps et le corps est plus fin, la musculature est marquée et l’écartement de la jambe fléchie va augmenter la sveltesse. Il a travaillé directement pour Alexandre le Grand, c’est le premier portraitiste (coiffure avec houpette). Il a également travaillé pour la cour de Macédoine.

Un art macédonien : découverte de la tombe de Philippe II à Verginal-Aigai. S’y trouvent des objets en or, un coffre (cendres du défunt), les jambières. Dans la salle, une peinture murale : une scène de chasse avec Alexandre le Grand au centre.

5)      Culture et création  (370 – 320 avant JC)

Les royaumes vont s’affronter. C’est le contrôle de Rome sur l’ensemble du monde méditerranéen. Athènes devient une ville musée et va produire des œuvres néo-attiques, néo-archaïques et néo-maniéristes. Une sécularisation de l’art, un mélange de genre, l’oubli du cadre de vie. Les figures sont ravagées par le temps et la laideur.

C’est la fin de l’histoire grecque mais pas la fin de l’art grec.

 

 

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