Art des premiers chrétiens et art byzantin | Entre nous … et les autres !

Art des premiers chrétiens et art byzantin

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Introduction

L’Ancien Testament condamne les idoles, les représentations figuratives. Cette hostilité va s’estomper avec l’imagerie chrétienne.

1)      Naissance des arts chrétiens

 a)      Les premiers symboles

Les structures funéraires sont enfouies. La mort est strictement privée. L’église n’a pas pris encore le pouvoir. Donc les particuliers aiment les images.

b)      Le monde des morts

Dans l’Antiquité, c’est la séparation entre les morts et les vivants. Les nécropoles sont à l’extérieur de la ville. Les corps sont incinérés et mis dans des boites. Or, les inhumations se développent  (prend sept fois plus de place). Il y a saturation des places funéraires et augmentation des impôts. On va creuser des galeries souterraines qui deviendront des catacombes (la nature du substrat le permet).

-          Catacombe de Callixte (Rome) : aménagée aux environs de mi 4ème siècle. Les décors se développent au fur et à mesure que le christianisme grandit. L’aristocratie va se convertir à cette religion.

-          Catacombe de Domitille : tombes des aristocrates avec un décor avec des peintures à fresques. Un style que l’on retrouve en surface dans une maison.

  • Bon pasteur incarne la philanthropie (l’amour de Dieu pour les hommes). Des textes fondamentaux de cette religion dans lesquels on parle de bergers.
  • Trois personnages et une colombe : miracle des trois hébreux dans la fournaise
  • Saint Pierre et Marcellin ; vie du prophète Jonas englouti par une baleine qui le recrache (comme le christ dans son sépulcre avant de monter aux cieux)
  • Miracle de la résurrection de Lazare : dans la main droite du christ une baguette, symbole du miracle

-          Dans les sarcophages :

  • Santa Maria Antiqua : en marbre, le sarcophage chrétien le plus ancien identifié. On retrouve une femme en position centrale, le bon pasteur, un homme qui lit un volumen, Jonas recraché, Jean-Baptiste qui baptise le christ dans le Jourdain, la colombe. Les thématiques sont accolées les unes aux autres (images signes).
  • Marcia Romania Celsa : femme d’un consule, haute aristocratie, en marbre.

2)      L’édifice culturel chrétien et son décor

Des textes chrétiens se moquent des païens qui ont besoin d’un édifice spécifique pour adorer leur dieu. En fait, ils ont besoin d’un lieu pour se rassembler.

a)      Les maisons chrétiennes

Le mobilier liturgique prend place dans n’importe quelle pièce de l’habitat. Une seule documentée c’est Doura Europos (mais complètement pillée à l’heure actuelle).
Une cour à ciel ouvert pour desservir plusieurs pièces. Des peintures avec des sujets chrétiens (visite des saintes femmes au tombeau).

b)      Apparition d’une architecture chrétienne officielle

Le modèle du temple n’est pas retenu parce qu’ils doivent se rassembler à l’intérieur. Le modèle de la basilique est donc retenu : un lieu de marché qui peut accueillir beaucoup de monde.

  • Cathédrale du Latran (Rome) : 100 m de long, 55 m de large, 2 portes
  • Eglise Saint Pierre du Vatican : beaucoup de portes car c’est un lieu de pèlerinage qui abrite les dépouilles de Saint Pierre, le premier évêque supposé de Rome. L’édifice est très lumineux, éclairé, ajouré, sans menacer la stabilité de l’ensemble

c)       Une architecture diversifiée

A travers l’empire, un peu partout, des constructions avec des matériaux différents : pierre, brique, calcaire et des plans divers. Chaque région fera sa propre mode. L’église était considéré avant comme un bâtiment fonctionnel pour assurer le bon déroulement des cérémonies. Or les chrétiens avaient leur propre déroulement d’une région à l’autre, donc pas d’harmonisation.

  • Jérusalem, le saint sépulcre : édifice à plan centré, 12 colonnes car 12 apôtres. Une dimension symbolique
  • The Salonique, Hosios David : la forme a une valeur symbolique : le carré c’et la terre et la sphère, le ciel et pour passer de l’un à l’autre, une croix.

d)      Une mise en place progressive du décor

La sculpture est abandonnée (symbole même de l’idolâtrie). La communauté ecclésiastique est hostile (dû à l’interdiction biblique) puis apparait la mosaïque pariétale.

  • Eglise Sainte Pudentienne

La mosaïque de l’Abside est la plus ancienne.
Les images posent des problèmes de lecture car ne représentent aucun moment particulier du récit biblique. La croix dans la partie haute est une allusion au signe de l’homme. Quatre créatures fantastiques (tétra morphe) : deux passages du livre d’Ezéchiel et l’Apocalypse de Saint Jean. C’est une iconographie eschatologique. Un personnage très haut flanqué de personnages : une assemblée terrestre, pour légitimer le christ et son pouvoir.

  • Eglise de Sainte Marie Majeure

Entièrement recouverte de mosaïques à l’origine.
Quelques images, hospitalité d’Abraham (naissance miraculeuse d’Isaac), prennent place au sein de grands cycles narratifs. Il faut faire concorder le nouveau et l’ancien testament, insistance du dogme trinitaire, valeur typographique.

En fin de compte, l’écrivain Paulin de Nole donne la recette à quoi doit ressembler une église : topographie du décor chrétien.

3)      Impact de la nouvelle religion sur quelques autres produits

Le livre chrétien et l’essor de l’enluminure (volumen / codex).
L’évangile de Rossano :
- Portrait de l’évangéliste Marc avec une muse devant lui
- Colonnes de textes, 4 personnages montant au-dessus d’autres : parabole des vierges sages et des vierges folles. « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». On se trouve dans un contexte céleste, avoir une vie exemplaire pour y avoir accès.

L’image est un moyen de se rapprocher du divin pour s’affranchir de cette interdiction des images.

 

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