J’ai fait une très belle rencontre aujourd’hui. Je ne la connaissais pas du tout. J’ai été subjuguée, hypnotisée parfois …
Pour la première fois en France, Yayoi Kusama (née en 1929), une artiste japonaise pluridisciplinaire (peintre, sculpteure, performeuse, écrivaine et chanteuse) est au Centre Pompidou (jusqu’au 9 janvier 2012) pour une présentation de 150 de ses œuvres réalisées entre 1949 et 2011.
Sa légende : un de ses souvenirs d’enfance vécu lors d’un repas familial. Une hallucination d’une enfant de 10 ans qui a été le point de départ du génie de Yayoi Kusama. Les fleurs rouges de la nappe se multiplient sur le plafond, les murs, le sol et sur elle-même.
Dans les années 60, lors de son exil aux Etats Unis, à New York, elle s’essaie au monochrome et débute sa période « Infinity Nets » d’abord en blanc, puis en couleurs. En les fixant quelques minutes, des illusions d’optique apparaissent. C’est comme si les points s’échappaient de la toile ou entamaient des rondes infernales.
Une notion importante celle du « self-obliteration » durant laquelle elle met en scène son propre anéantissement. Des « dots » présents partout et même au-delà . En 1966 aussi, c’est le temps de ses performances en plein cœur des années « Peace and Love » : Body Festival, Body Painting ou l’exposition du corps dans son plus simple appareil. C’est surtout la démonstration d’une indépendance physique, intellectuelle et sexuelle.
1973, c’est le retour forcé au Japon. Suite à de douloureux événements survenus dans sa vie privée, Yayoi Kusama demande une admission dans une institution psychiatrique dans laquelle elle se trouve toujours aujourd’hui.
A partir de 1993, l’artiste s’attaque à de nouveaux concepts avec la création de salles de méditation bercées par un jeu de lumières et de miroirs. Une expérience surprenante.
Enfin, ses peintures récentes sont une pure merveille.
Cette exposition vaut plus que le détour, elle est incontournable.
Mon tableau préféré :