Marc Dugain – Quinquennat | Entre nous … et les autres !

Marc Dugain – Quinquennat

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Voici enfin la suite de l’Emprise … En fait, cela fait longtemps qu’il est sorti mais je n’en ai fini la lecture qu’hier soir … Quinquennat est donc le tome 2 de la trilogie merveilleusement bien écrit par Marc Dugain, comme toujours !

C’est bien la première fois de ma vie qu’une de mes lectures colle à ce point avec l’actualité de la France ! Et bien sûr toute similitude avec … Bla, bla bla ! Et pourtant …

Un extrait ? Voici le premier chapitre juste pour une mise en bouche et qui ne dévoile en rien la suite du roman :

Plus près de la chamoisine que de la peau. Un vieux daim jaune usé, fripé par l’humidité. Ca, c’est pour le teint. Blanc de l’oeil attaqué à proportion de ce que le foie doit m’être. Les angles du visage sont nets désormais. Pommettes, arête du nez, tout pointe. Les lèvres desséchées ont commencé leur repli. La vie a bel et bien compris ce qu’elle risquait à rester là. Elle le quitte.
Les métastases ont pris leur dimanche. Pourtant personne n’aime le dimanche. trop près de basculer dans le lundi. Repos mérité. Quatorze ans de labeur pour venir à bout de cet homme-là. Un gros dépassement. Six mois prévus à l’origine. Pas ordinaire, le bonhomme. N’a pas voulu que le cancer lui casse son jouet. L’avait attendu cinquante ans au bas mot, le jouet. Cinquante ans, poussé dans le dos par le même vent. L’arbre esseulé sur une colline où ne souffle que le mistral.
Pour le moment, il tourne lentement la tête de chaque côté, le menton un peu haut pour l’effort requis dans son état. Son regard suit le mouvement en évitant de se poser. Doit craindre de manquer de force pour redécoller. Les autres convives, la cour, vont d’aparté en aparté, détendus, penchés sur le voisin si longtemps détesté par peur qu’il ne plaise plus qu’eux. La question n’est plus là, on s’accorde sur ce point. Bientôt mort et son mandat fini. C’est trop pour susciter plus que de la nostalgie. La caméra ne le quitte pas. Il fait chaud apparemment. Mais il garde son blouson de toile, trop grand. De cette terrasse haut placée, le voilà qui toise l’horizon. A la recherche de ces courbes qu’il a tant vénérées. Difficile de lire la joie sur cet épouvantail. Pourtant elle est là, enfouie. Une lettre d’amoureuse ne serait pas plus accessible. On l’imagine penser : ‘Etonnant, cette manie qu’a la nature de tuer tout ce qui est vivant et de laisser vivre tout ce qui est mort. »

J’ai adoré ! Et j’ai tellement hâte de lire la suite et fin de cette trilogie …

BRAVO à l’auteur !

 

 

Marc_Dugain

 

 

 

 

 

 

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