Que vont devenir les grenouilles de Lorrie Moore | Entre nous … et les autres !

Que vont devenir les grenouilles de Lorrie Moore

que_vont_devenir_grenouilles

Un livre au titre sympathique et à la couverture originale dans une boutique sur Paris à prix discount, il ne m’en faut pas plus pour tenter Que vont devenir les grenouilles de Lorrie Moore.

Lorrie Moore est née aux Etats Unis en 1957. C’est une nouvelliste américaine, principalement connu pour ses recueils de nouvelles, dont Des histoires pour rien (1985) et Déroutes (1998).

Elle suit l’atelier d’écriture à l’université de Cornell. Elle est remarquée par Alison Lurie.

Une très belle découverte pour moi. Un style simple, nostalgique et mélancolique.

Un coup de cœur pour l’été !

 

lorrie_moore

 

 

 

 

 

 

 

Un extrait, ça vous dit ?!

J’ai passé l’été de mes quinze ans à travailler avec mon amie Silsby Chaussée, qui est un peu au cœur de toute cette histoire, dans un endroit qui s’appelait le Pays des légendes. Le Pays des légendes, c’était un parc de loisirs à quinze kilomètres de notre village de Horsehearts, à quatre cents mètres du lac. (…)

Sils était belle – des yeux d’aigue-marine sombre mouchetée de noir, une peau lisse comme du savon, de longs cheveux couleur de vase mais avec çà et là une mèche jaune comme une plume de loriot qui retenait le soleil à la manière des rivières. Le directeur artistique l’avait engagée pour faire Cendrillon. Elle devait porter une robe du soir en satin sans bretelles et se balader dans un gros carrosse-citrouille en papier mâché. Les petites filles attendaient leur tour en rang pour grimper dedans et se promener dans le parc avec elle (ça faisait partie des attractions), et, sur le chemin du retour, Sils les déposait près d’un énorme champignon à pois blancs. Dans l’intervalle, elle passait me chercher et on s’offrait une pause cigarette.

J’étais caissière à l’entrée. Chaque jour, c’est six mille dollars qui passaient dans ma caisse-enregistreuse. Les visiteurs se plaignaient du prix des billets, mentaient sur l’âge de leurs enfants, comptaient la monnaie à voix haute, histoire de bien vérifier. « Gardez les billets pour les manèges, s’il vous plaît », recommandais-je aux Canadiens. Mon uniforme se composait d’une chapeau de paille et d’une robe à rayures rouges et blanches, avec par-dessus un petit tablier rouge à volants et un badge épinglé au corsage : « Bonjour ! Je m’appelle Benoîte-Marie. »

 

 

 

Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback depuis votre site web.


Laisser une réponse