George Sand, c’est une très vieille histoire. Mon auteur préféré. Je l’ai découverte petite (10 ans, c’est pas grand quand même !) avec « La mare au diable » et « la petite Fadette ». J’avais adoré le style simple et sophistiqué à la fois. Les mots toujours justes. Beaucoup plus tard, j’ai lu et littéralement dévoré « Consuelo, la comtesse de Rudolstadt ». Une pure sublime expérience. Je me souviens les avoir lus (3 tomes) en écoutant toujours le même CD (Damien Rice « 9 »). Et si j’écoute une des chansons de l’album, j’ai des extraits du livre qui défilent dans la tête ! J’aimerais aujourd’hui vous parler de « Pauline » que je viens de terminer. Un petit rubis de délicatesse et de cruauté, de perfidie et d’élégance.
« Pauline » est une jeune fille de la campagne qui retrouve par hasard sa meilleure amie quelques années plus tard qui l’avait quittée pour devenir actrice. Elle est maintenant riche et célèbre. En la rejoignant à la capitale, c’est tout un monde de faux semblant et de bassesse qu’elle rencontre. Sa naïveté et sensibilité provinciales seront à jamais marqués au fer rouge …
Un bref extrait des retrouvailles entre Pauline et Laurence :
« Quant à Pauline, elle fut du commencement à la fin admirable pour son amie. Elle ne rougit point d’elle un seul instant, et bravant, avec un courage héroïque en province, le blâme qu’on s’apprêtait à déverser sur elle, elle prit franchement le parti d’être en public à l’égard de Laurence ce qu’elle était en particulier. Elle l’accabla de soins, de prévenances, de respects même ; elle plaça elle-même un tabouret sous ses pieds, elle lui présenta elle-même le plateau de rafraîchissements, puis elle répondit par un baiser plein d’effusion à son baiser de remerciement, et, quand elle se rassit auprès d’elle, elle tint sa main enlacée à la sienne toute la soirée sur le bras du fauteuil. »
Mais avant de vous quitter, je tiens à vous écrire quelques lignes sur Madame George Sand. Romancière et femme de lettres française, elle est née Amantine Aurore Lucile Dupin le 1er juillet 1804 à Paris. Elle s’éteint à l’âge de 71 ans, le 8 juin 1876 à Nohant.
George Sand a défrayé la chronique avec sa vie amoureuse tumultueuse (l’écrivain Jules Sandeau, le poète Alfred de Musset, l’avocat Michel de Bourges, le musicien Frédéric Chopin et la comédienne de la Comédie française Marie Dorval), ses tenues vestimentaires très masculines, son pseudonyme. Et pourtant, elle est bel et bien au centre de la vie intellectuelle du 19ème siècle et côtoie Franz Listz, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, Marie d’Agoult. Jusqu’à Victor Hugo avec lequel elle entretient une correspondance assidue sans jamais le rencontrer.
Et je ne m’arrêterais pas … une vie passionnante et bien remplie. Courrez vers votre bibliothèque ou votre librairie préférée pour lire ou relire un livre de George Sand.