1/ L’architecture
-         François Mansart
Le château de Maisons à Maisons Lafitte (1642 – 1646) :
- Un fossé (saut de loup) pour protéger l’accès au château et permettre de dégager la vue et la perspective
- Faire oublier que le château est massé (il ne possède pas d’aile de part et d’autre) et animer la façade en créant des ressauts multiples, des colonnes et pilastres
- Des toitures écrêtées pour donner du mouvement, des effets de rebonds
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Louis Le Vau
L’hôtel de Lambert à Paris (1641 – 1644) :
- Une façade incarnée par le mouvement, un jeu grâce à ses colonnes (2 fois la taille d’une colonne normale) pour monumentaliser l’entrée et du coup infantiliser le spectateur
Château de Vaux le Vicomte (1656) :
- Inspiration du château de Maisons
- Des ressauts multiples plus accentués et déployés
- Des pilastres et des colonnes pour jouer avec la lumière et animer la surface
- Des toits écrêtés et brisés en maison
- Le salon présenté en saillis avec une coupole
Château de Versailles (1660) avec Jules Hardouin Mansart :
Il voulait conserver le pavillon de chasse de Louis XIII et l’agrandir avec un style en rupture, plus moderne mais la façade est hétérogène. Louis XIV, en 1668, veut tout faire raser mais se ravise. Il trouve une solution hybride qui consiste à créer une façade côté jardin qui va s’encastrer dans la construction d’origine. Donc, le côté cour est hétérogène mais le côté jardin est homogène. La façade est un bloc massif de 25 travées (lumière et rythme vertical), d’où un rez-de-chaussée à bossage.
- Une alternance de pilastres et de colonnes
- Une saillie centrale qui fait le double de la saillie périphérique
- Des statues sur le côté et sur le sommet de la construction
2/ La sculpture
-         François Girardon
- Un groupe sculpté : Apollon servi par les nymphes. Impression de suspendu avec la présence de la nymphe en arrière-plan, soucieuse du bien-être du dieu. Présence des cavales et des chevaux de part et d’autre du groupe central
- Enlèvement de Perséphone : une emphase stylistique et une combinaison de deux styles venant d’Italie (Giambologna : prise en étau / Le Bernin : mouvements antagonistes des corps)
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Pierre Puget
- Le Milon de Crotone pour Versailles : expression très théâtrale de la douleur, inspirée des artistes grecs de l’Antiquité, deux obliques
3/ La peinture
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Simon Vouet
Une grande célébrité en Italie à Rome en 1620. Il a le titre de Pince de l’Académie de Saint Luc. En 1627, Louis XIII veut créer une école française de peinture. Il appelle Simon Vouet qui va trouver une peinture typique française.
Il va développer une peinture du mouvement avec un goût pour la virtuosité. Le « faire » l’emporte sur le contenu.
- La Diseuse de bonne aventure (caravagesque)Â : emphase visuelle.
- Saturne vaincu par l’amour, Vénus et l’espérance : une peinture luministe en rupture avec les tons sombres et monochromes. Les figures sont disposées en arc de cercle avec une liaison organique des formes, c’est-à -dire aucun espace libre entre elles, c’est un jeu d’enchevêtrement qui encourage le regard de passer d’une figure à l’autre. Une gamme chromatique très large qui donne du mouvement.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Franz Pourbus
- La Sainte Cène ou le dernier repas de Jésus Christ avec ses disciples : beaucoup de lignes verticales et un réseau de lignes horizontales. Toutes les têtes sont au même niveau. Une gamme chromatique très restreinte.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Nicolas Poussin
Il n’est pas satisfait du style pictural dominant (Simon Vouet). Lui, il aime les peintures maîtrisées, stables, ordonnancées. La profondeur du propos l’emporte sur les effets décoratifs. Il vit à Rome et est souvent cité en exemple et collectionné par de riches mécènes.
- Autoportrait : stabilité à la composition par un triangle isocèle, le réseau de lignes verticales et horizontales et la gamme chromatique restreinte. La sobriété du tableau cache la profondeur du propos.
- Et in aradia ego : un royaume idéal évoqué dans l’Antiquité avec des bergers autour d’une tombe avec l’inscription qui donne le nom du tableau. C’est le mort qui dit « je réside moi aussi en Arcadie ». La vertu est le seul bien, tous les autres sont dissous par la mort elle-même. La profondeur du propos est appuyée par une grande rigueur formelle qui va structurer la construction. Les arbres (lignes verticales) vont stabiliser la construction. Une stricte répartition des masses, une gamme chromatique restreinte.
- Paysage avec Polyphène : paysage avec un système de triangles emboités auxquels vont s’ajouter des figures reliées : une ligne serpentine pour guider l’œil et créer une ligne courbe et rééquilibrer les lignes droites.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Philippe de Champaigne
Un peintre flamand, formé à Bruxelles mais qui a fait toute sa carrière à Paris. Une osmose entre lui et Nicolas Poussin grâce à la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
- Paysage avec Sainte Marie pénitente : triangles imbriqués, lignes serpentines.
- Le cardinal de Richelieu (National Gallery de Londres) : son portraitiste officiel. Son adage : moins no en fait plus on est efficace. Un paysage en arrière-plan pour aérer et donner de la perspective. Il tend devant lui sa barrette de cardinal et soulève sa toge pour créer un effet de drapé. Mais il va simplifier le portrait et celui exposé au Louvre : plus de paysage, le rideau est baissé, la barrette abaissée. Le geste un peu aprété a été abandonné au profit d’un geste rhétorique de pouvoir permettant de soulever la toge. Les plis sont simplifiés pour créer un réseau de lignes ascendantes pour rejoindre la tête du cardinal.
- Ex voto : un tableau rare car en principe une commande est passée avec des règles précises. Il s’agit là d’un tableau peint de son propre fait pour remercier Dieu de lui avoir sauvé la vie de sa fille, sœur janséniste atteinte de paralysie. Il choisit le moment le moins théâtral de cet épisode, à savoir qu’il n’y a pas d’ange dans les airs, juste un rayon lumineux pour représenter Dieu. On est à l’instant d’avant le miracle avec une gamme chromatique restreinte. Deux sœurs : une couchée et une agenouillée. On est dans l’attente du miracle.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Eustache Le Sueur
- Clio, Euterpe et Thalie : synthèse entre rigueur de Nicolas Poussin (le triangle) et la gamme chromatique claire de Simon Vouet.
-         Frères Le Nain
- Allégorie de la victoire : on ne sait pas qui a peint quoi. Abandon de la peinture d’histoire au profit de la représentation de paysans dans leur intérieur
- Famille de paysans dans un intérieur : des éléments atypiques comme le verre en verre (il devrait être en étain ou en terre cuite), un chien de manchon.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Georges de La Tour
Un peintre de l’économie de moyens.
- Saint Joseph charpentier : un résumé de la veine de la retenue, dans la mesure où les propos sont presque cachés. La clef de lecture est donnée par la chandelle portée par l’enfant : aucune bougie n’apporte autant de lumière. C’est le visage de l’enfant qui apporte la lumière. C’est bien l’enfant Jésus. Un jeu d’inversion des rôles. L’enfant tire le père des ténèbres, c’est le fils de Dieu.
-Â Â Â Â Â Â Â Â Â Charles le Brun
Un élève de Simon Vouet, à la tête de la fronde de 1648. Le grand peintre de Versailles et le grand organisateur de Versailles : répartition des meubles, teintures des murs, collections de peintres, sculpteurs. Il a eu toute une école de peintres. Il embrasse tout le 17ème siècle. Il est une synthèse des différents styles picturaux ; gamme chromatique, sens du mouvement et rigueur très structurée de Poussin.
- Entrée d’Alexandre le Grand dans Babylone : une peinture monumentale avec un étagement des plans horizontaux, une répartition des masses en triangle et des touches très claires.
- Bataille d’Arbelles : en apparence, c’est la bazar mais c’est en fait très structuré avec un système de triangles imbriqués qui va structurer la composition pour apporter de l’ordre dans le désordre. Une gamme chromatique très claire très lumineuse : rouge, jaune, bleu.