Il est des villes qui gagnent à être connues. Comme Orléans par exemple, classée Ville d’art et d’histoire !
J’ai fait le tour de la ville à pied avec une amie et franchement entre les arcades, les belles boutiques, les librairies magnifiquement grandes, les grandes enseignes en périphérie … et la cathédrale !
La cathédrale Sainte-Croix est une cathédrale catholique romaine de type gothique, dédiée à la Sainte Croix.
La première église est édifiée vers 330 dans l’angle nord-est de la ville fortifiée. Pillée par les Normands en 865, les rois carolingiens la reconstruise en 883. En 989, un incendie détruit une partie de la ville, y compris Sainte Croix.
Au XIe siècle, l’église cathédrale Saint-Étienne devient trop exiguë pour rester la principale église du diocèse d’Orléans. L’église Sainte-Croix est alors élevée au rang de cathédrale. Les bâtiments du chapitre sont regroupés au sud et à l’est de la cathédrale actuelle.
L’évêque Arnoul II entreprend la reconstruction de l’église afin de doter Orléans d’une cathédrale digne de son rang. Cet édifice roman, achevé au XIIe siècle, est une vaste cathédrale avec un déambulatoire agrémenté d’alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menace de devenir ruine au bout de 200 ans et s’effondre en partie en 1227.
En 1278, l’évêque Robert de Courtenay, décide, au lieu de restaurer l’édifice en ruine, d’édifier une autre église dans le style nouveau fleurissant alors en France. Mais contraint de suivre le roi saint Louis en Terre Sainte, il lègue le soin de poursuivre et d’achever les travaux à son ami l’évêque Gilles Pasté, son successeur. Celui-ci pose la première pierre du nouvel édifice gothique le 11 septembre 1288. Comme le veut l’usage, c’est par le choeur que les travaux commenceront, pour finir par la nef. Les anciennes tours romanes de la façade occidentale, ainsi que les travées de la nef non ruinées, seront conservées.
La cathédrale survit à la Guerre de Cent Ans, y compris le siège d’Orléans levé grâce à Jeanne d’Arc le 8 mai 1429.
En 1567, débute la deuxième guerre de religion et Orléans, plus qu’à moitié acquise à leur cause, passe aux mains des protestants qui s’acharnent bientôt sur les églises. Le Prince de Condé, à la tête des protestants, fait murer les ouvertures de la cathédrale pour éviter de nouveaux saccages. Cependant, un petit groupe de huguenots fanatiques, déçus de voir Condé prêt à traiter avec les catholiques, s’introduit dans la cathédrale dans la nuit du 23 au 24 mars 1568 et fait sauter les quatre piliers de la croisée des transepts. Les piliers s’effondrent, entraînant le clocher, la sphère de cuivre le surmontant, les voûtes du chÅ“ur, et la nef. Seules restent intactes les chapelles absidiales rayonnant autour du chÅ“ur, ainsi que les deux premières travées de la grande nef. Des travaux de déblaiement et d’aménagement provisoires seront effectués rapidement.
Le 2 juillet 1598, le roi Henri IV revient de Bretagne, après avoir signé l’Edit de Nantes qui va mettre fin aux guerres de religion. À Orléans, il promet de lancer, aux frais de l’État, la reconstruction de la cathédrale. Il scelle la première pierre le 18 avril 1601. Une plaque est alors apposée sur un des piliers subsistants. Le chÅ“ur est terminé en 1623. En 1627, on jette les fondations du transept qui sera achevé en 1636. Le transept nord est achevé en 1643, et le transept sud en 1690. La marque du Roi Soleil apparaît en introduisant une part de classicisme dans l’édifice de style gothique flamboyant. Son portrait et sa devise Nec pluribus impar figurent également, avec la date d’achèvement de 1679, au centre de la rosace située au-dessus du portail du transept sud. La devise peut se traduire par : « Il suffirait à [gouverner] plusieurs [royaumes] ».
L’architecte Etienne Martellange y Å“uvre au XVIIe siècle, succédé au XVIIIe siècle par Jacques Gabriel qui crée les stalles et la clôture du chÅ“ur.
En 1739, commence l’édification du portail occidental surmonté des deux tours, prolongement de la grande nef. La vieille façade romane, qui a survécu à toutes les destructions est démolie. La façade, jusqu’à la base des tours, est terminée en 1773. Les deux premiers étages des tours sont construits durant les dix années suivantes, alors qu’il faut renforcer le portail qui menace de s’effondrer.
La Révolution suspend les travaux, il ne manque à l’édifice gothique que ses deux tours.
On ne reprend les travaux qu’en 1817. Le roi Charles X inaugure l’achèvement des travaux le 8 mai 1829, pour le 400e anniversaire de la levée du siège des Anglais, par Jeanne d’Arc et son armée : un perron monumental prend place devant la cathédrale, parallèlement à la percée de la nouvelle rue Jeanne d’Arc et à la création du grand parvis de la cathédrale.
Depuis son achèvement en 1829, la cathédrale a connu les affres du temps et des guerres.
Le clocher, qui s’inclinait de façon inquiétante, est détruit en 1854, puis reconstruit et inauguré en 1858.
Les vitraux du chœur (œuvre de Lobin) sont installés en 1859.
En 1940, pendant l’avancée allemande, une partie du centre ancien d’Orléans est ravagée par les bombes et des obus allemands. La cathédrale est également touchée, mais les dégâts restent mineurs, de même qu’en 1944. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les travaux de restauration se succèdent afin de redonner à l’édifice sa splendeur passée. Cependant, les affres de la guerre ne sont pas toutes réparées : par exemple, l’accès aux deux tours est interdit au public, car non réparé depuis 1940 ; à la suite du bombardement de mai 1944, le bourdon, cloche la plus grave (et donc la plus grosse) s’était trouvé finalement fêlée (en 1971). Devenue donc inutilisable, elle n’a été refondue et réinstallée qu’en 2012.
Que de tribulations tout au long de sa vie … A visiter ABSOLUMENT !