Amélie Nothomb | Entre nous … et les autres !

Amélie Nothomb

La_nostalgie_heureuse

Ça fait des années, plus exactement en 1992, que j’ai fait la connaissance d’une femme épatante qui écrit un livre formidable par an. Cette femme c’est Amélie Nothomb et son nouveau roman « La nostalgie heureuse » est un bijou, une perle rare.

Amélie Nothomb est née le 9 juillet 1966 en Belgique. Elle a séjourné dans plusieurs pays pendant son enfance avec ses parents et notamment au Japon qui a marqué à vie la petite fille qu’elle était. Elle effectue des études de philologie romane et devient agrégée.

Elle publie « Hygiène de l’assassin » son premier roman en 1992. Je me souviens précisément de cette histoire. Je devais aller en clientèle avec beaucoup de trajet en transport en commun et un collègue me prête ce livre. Je l’ai dévoré en quelques heures. J’en retiens une originalité et un style décapant.

La revoilà avec un passage autobiographique d’une sincérité sublime : son voyage au Japon sur les traces de son enfance avec une chaine de télévision voulant faire un documentaire sur l’écrivain. A déguster dans son bain avec un thé. Si vous n’êtes pas seule, fermez la porte à clé et lisez d’une seule traite cette perle rare dont voici un extrait :

« La dernière fois que j’ai vu le Japon, c’était il y a seize ans, mais la dernière fois  que j’ai vu Kobé, c’était il y a vingt-trois ans. Entre-temps, cette ville a été largement démolie par le tremblement de  terre du 17 janvier 1995. Ce que je regarde par la fenêtre m’a l’air familier. Pourtant, ce ne peut pas l’être.
Celle qui observe est logée à la même enseigne. J’ai quarante-quatre ans. Si le temps mesure quelque chose chez un être humain, ce sont les blessures. Je pense n’en avoir eu ni plus ni moins que n’importe qui : beaucoup, donc. Loin de m’aguerrir, ce lot commun m’a mis le cœur à nu. Mes réactions sont plus fortes qu’avant. Rien que de voir cette ville réparée, je tremble. Là, dans un quartier que je ne connais pas, que je ne peux pas situer, il y a ma nounou, Nishui-san. Demain est le jour où je vais la retrouver. Cet énoncé m’écrase. Je ne serai pas à la hauteur. »

Amelie_Nothomb

 

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